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À la croisée de l'éthique et de la créativité : les principes déontologiques

Dernière mise à jour : 9 mai

Au cœur de la pratique de l'art-thérapie, l'éthique est un repère qui guide à travers les méandres complexes de la créativité et du soin. Récemment revu et complété, le Code de déontologie du Syndicat Français des Art-Thérapeutes (SFAT), propose un socle solide. Il s'appuie sur ses prédécesseur anglais et américain et met l'accent sur les quatre piliers que sont le respect de la personne accompagnée, la confidentialité, le développement professionnel et l'intégrité.


Le respect de la personne : une valeur fondamentale


"2.2.1 L'art-thérapeute respecte l'intégrité et les valeurs propres du patient, dans le cadre de son accompagnement thérapeutique et du processus de changement."


Le respect de la personne est un appel à l'empathie et à la compréhension profonde de l'individu : En accordant une attention particulière à chaque participant, les art-thérapeutes s'engagent à traiter chacun avec dignité et respect. Cette reconnaissance de la valeur intrinsèque de chaque être humain façonne un cadre thérapeutique où la confiance et la sécurité encouragent l’expression libre.

Le code du SFAT interdit explicitement les relations sexuelles entre l’art-thérapeute et le, la ou les participants.

La charte éthique des dramathérapeutes de l'Association Nationale de Dramathérapie, traite d’une façon particulière la question plus générale du toucher, en alertant les professionnels : “Un·e dramathérapeute utilise le contact physique dans des buts thérapeutiques, avec le consentement de l’individu et d’une façon sécurisante et respectueuse. Un·e dramathérapeute n’impose ou n’exige jamais qu’un individu emploie le contact physique, et à tout moment d’une session un·e patient·e peut refuser de toucher ou d’être touché·e. »

Le respect des productions et créations du patient est un élément central de l’accompagnement. Le patient est l’auteur et le propriétaire de toutes ses productions, les droits de propriété intellectuelle s’appliquent. Il ne peut y avoir d’exploitation financière des créations des patients.


licence : ©freepik

Confidentialité : pilier de la confiance


La confidentialité est un gage de sécurité et de respect de la vie privée des participants. Les art-thérapeutes s'engagent à préserver le secret professionnel, protégeant ainsi les informations échangées durant les séances. Cette garantie de confidentialité favorise un climat de confiance et de bien-être, essentiel à l'émergence de la créativité et à l'exploration des émotions les plus intimes.

La profession n’étant pas réglementée, le secret n’est pas attaché au métier, comme cela peut l’être pour un avocat, un policier ou un médecin. Néanmoins, comme toutes les personnes travaillant en milieu de soins, qu’il soit médical ou socio-médical, les arts-thérapeutes sont soumis au secret professionnel. Ce secret peut être partagé avec les autres personnels concernés, à condition que cela soit au bénéfice de la personne en soin.

"1.6 L'art-thérapeute lève le secret professionnel lorsqu'il constate que des sévices ou des mauvais traitements portent atteinte à l'intégrité physique et/ou psychique du patient, après en avoir obtenu l’autorisation écrite de celui-ci ou si la loi l'ordonne." Comme tous les professionnels du soin, les art-thérapeutes sont soumis à la loi générale et doivent intervenir en cas de danger.


Le développement professionnel : formation et supervision


Formation initiale : Le SFAT, soucieux des dérives de certains centres de formation initiales, a établi des critères minimums de formation. Par exemple, le niveau minimum requis du diplôme délivré est de niveau 6, c’est-à-dire au niveau de la licence ou du master 1. Cette exigence se retrouve au Québec, portée par l’Association des Arts-thérapeutes du Quebec, mais aussi aux Etats-Unis par The American Art Therapy Association. En France, cette question fait débat car nombre d’écoles d’art-thérapie délivrent des diplômes actuellement reconnus au niveau 5. Cette particularité peut avoir des conséquences importantes au sein des établissements de soin, par exemple lors des négociations salariales, qui sont souvent indexées sur le niveau du diplôme. Au-delà de ces considérations, la grande hétérogénéité des formations peut engendrer des pratiques non éthiques et mettre en danger les personnes accompagnées. Des garanties de minimum de temps théoriques et pratiques semblent indispensable, au regard des formations de quelques heures parfois proposées sur les réseaux sociaux.


Formation continue : en investissant dans leur développement professionnel, les praticiens s'assurent de maintenir leurs compétences à jour et d'approfondir leur compréhension de la pratique de l'art-thérapie. Cette démarche favorise une intervention thérapeutique de qualité, en plaçant le thérapeute dans un dynamique de recherche et de remise en question de sa pratique.


Supervision : la supervision est largement reconnue comme un élément essentiel de la pratique professionnelle en art-thérapie, indépendamment de l'organisation ou du pays, que ce soit aux Etats-Unis, au Royaume-Unis, en Belgique ou en Australie. Seul ou en groupe, il s'agit de prendre un temps de façon régulière avec un professionnel ayant au moins dix ans d'expérience, pour mieux comprendre les dynamiques qui entrent en oeuvre dans les accompagnements.


Intégrité professionnelle : fondement de la confiance


“2.1.4  Dès lors que l’art-thérapeute est lié par un accord thérapeutique oral ou écrit avec un patient, il s’engage à lui donner les meilleurs soins.”


En faisant preuve d'honnêteté, de transparence et de respect des valeurs éthiques, les praticiens renforcent la confiance et la crédibilité de la profession. Cette intégrité, essentielle à toute relation thérapeutique, crée un environnement sûr et respectueux où la transformation personnelle peut s'épanouir.


“ 2.1.6  L’art-thérapeute a le devoir de faciliter le changement de thérapeute, ou l’arrêt du travail entrepris lorsque cela lui semble nécessaire.”

Plusieurs raisons peuvent amener l'art-thérapeute à proposer d'arrêter l'accompagnement, notamment quand celui-ci estime que le patient n'en tire plus avantage, quand il se retrouve en conflit d'intérêt ou bien encore quand il n'arrive pas à dépasser une situation contre-transférentielle difficile.

 

Conclusion : un engagement envers l'éthique


Le respect de la personne, la confidentialité, la formation continue, la supervision et l'intégrité professionnelle forment un socle éthique solide sur lequel repose la pratique en art-thérapie. En s'engageant envers ces valeurs, les art-thérapeutes témoignent de leur dévouement envers le bien-être et le respect des personnes qu'ils accompagnent, affirmant ainsi la légitimité et la pertinence de leur discipline dans le paysage thérapeutique contemporain. Cet engagement participe fortement à l’unification des pratiques, étape nécessaire et indispensable à la reconnaissance de nos métiers.


Sources et références :

En France :


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